Le 24 février, mon amie et collègue, la député européenne Leïla Chaibi est venue à Pamiers à la rencontre des habitant.es du quartier populaire du Foulon à Pamiers. Nous avons ensuite animé une réunion publique à la salle Espalioux, sur le thème de la lutte contre la précarité et inégalités.

Dans la salle de la Foultitude, les Appaméen.nes du Foulon ont pu s’exprimer sur leur situation. La grande précarité qui les touche est confirmée par les chiffres : 41% d’entre eux.elles vivent sous le seuil de pauvreté. “On a la tête sous l’eau et on nous l’enfonce encore plus” nous a dit une de nos concitoyen.nes. Cette phrase résume bien ce que nous avons entendu cet après-midi-là. Le grand absent des discours était l’espoir. Les promesses trahies ont fait leur œuvre en décourageant les gens. “Il n’y a pas d’alternatives” disait Margaret Thatcher, la chantre du néo-libéralisme effréné. Pourtant, un autre monde est possible. Leïla Chaibi nous a montré le champ des possibles quand, au sein du Parlement européen en septembre 2021, elle a réussi à faire voter une résolution sur les conditions de travail, les droits et une protection sociale juste pour les travailleur.ses de plateformes. Et combien étions-nous, au sein de l’Assemblée nationale, à empêcher la casse de notre système de retraites ? Avec un groupe de 17 députés, nous avons pu contrer cette réforme inique. Alors oui, il nous est toujours possible d’agir et de lutter.

Il est vrai que ces dernières années ont vu l’avènement d’une politique en faveur des plus aisés. Le quinquennat qui s’achève a creusé les inégalités entre les plus pauvres et les plus riches de notre pays. La suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) a été suivie de la réduction des aides personnalisées au logement (APL). L’accroissement du nombre de start-up créées cache en réalité l’uberisation du travail et la profonde atteinte au salariat. La baisse du nombre de chômeurs de longue durée dissimule l’augmentation de la hausse des autres catégories du chômage : celles qui rassemblent contrats courts, travailleurs pauvres et emplois précaires. La crise sanitaire a aggravé davantage encore ces inégalités car, alors que certains perdaient leur emploi, d’autres voyaient leurs dividendes s’envoler. Ce n’est plus possible. Il est insupportable de voir sept personnes posséder autant que 30% des plus pauvres de notre pays. Il est intolérable de voir huit millions de personnes dépendre de l’aide alimentaire dans un pays aussi prospère que le nôtre.

De la volonté d’harmonie des êtres vivants entre eux.elles et de l’humanisation de la société est né le projet politique que nous avons présenté ce jeudi. Le partage des richesses est une priorité. L’ensemble des minimas sociaux doit être rehaussé au moins au niveau du seuil de pauvreté, c’est-à-dire 1 063€. Les prix des produits de première nécessité doivent être bloqués. Le SMIC doit être revalorisé à 1 400€ net dès le mois de mai 2022 pour continuer d’augmenter ensuite. Le travail doit être partagé par la semaine des 32 heures. Les soins de santé doivent être remboursés à 100% par la sécurité sociale. Le premier des combats est social. Il est celui de la lutte contre la pauvreté, la précarité et les inégalités.

C’est seulement si les gens peuvent s’acheter une alimentation saine que la bifurcation écologique peut s’épanouir. C’est seulement si les gens ne s’abrutissent pas au travail qu’ils peuvent vivre libres et citoyens. Bref, il faut rétablir la justice sociale pour préserver notre avenir en commun.