Les 26 et 27 février, la Confédération Paysanne en Ariège organisait sa deuxième édition du Salon à la ferme. Ce fut l’occasion de redécouvrir l’agriculture paysanne de notre département et de questionner le rapport de notre société à l’alimentation dans un contexte de crise sociale et écologique.
Ce même dimanche, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiait le deuxième volet de son 6ème rapport d’évaluation sur la situation climatique mondiale. Le constat est sans appel : il nous faut entamer la bifurcation écologique pour réduire les pertes et dommages. Notre modèle capitaliste nous emmène droit dans le mur et ne peut survivre aux obsLes 26 et 27 février, la Confédération Paysanne en Ariège organisait sa deuxième édition du Salon à la ferme. Ce fut l’occasion de redécouvrir l’agriculture paysanne de notre département et de questionner le rapport de notre société à l’alimentation dans un contexte de crise sociale et écologique.tacles qui se dressent devant nous. Il nous faut repenser notre système de production dans l’ensemble des secteurs de notre économie. Le modèle intensif qui caractérise majoritairement notre agriculture est aujourd’hui responsable de jusqu’à 30% des émissions de gaz à effet de serre de notre pays. La révolution agricole vers une agriculture paysanne et écologique doit s’amorcer.
Aujourd’hui, la Politique Agricole Commune discutée à l’échelle européenne décide des lignes directrices des modèles agricoles européens. Elle repose essentiellement sur un dispositif d’aides découplées, c’est-à-dire des subventions accordées à l’hectare sans considération de la quantité ou de la qualité de la production. Ainsi, en 2015, la reine d’Angleterre avait, elle, reçu 644 000 euros de la part de l’Union européenne. Telle qu’est conçue cette politique agricole, les fermes-usines se gavent et les paysan.nes se meurent. Depuis 2010, ce sont 20% des exploitations qui ont disparu, souvent absorbées par les plus grosses. Face à une telle concurrence, les prix des terres agricoles augmentent et le renouvellement des générations n’est plus assuré.
La Confédération paysanne tire la sonnette d’alarme : dans un tel contexte, les exploitations traditionnelles familiales disparaissent au détriment des paysan.nes, de l’écologie, de la qualité des produits et du bien-être animal. En ce moment même, face à l’épizootie de grippe aviaire qui menace les élevages de palmipèdes, l’État a ordonné des abattages préventifs et le confinement des animaux dans les élevages de plein-air. Or, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail explique que c’est le transport incessant d’animaux vivants, la segmentation des filières industrielles et la densité des élevages qui sont responsables de la propagation du virus. Finalement, ce sont des dizaines de milliers de canards qui ont été mis à mort et des petits élevages de plein-air qui ont été asphyxiés pour permettre la survie d’un modèle industriel.
Face à ce terrible constat, il nous faut ériger les solutions adaptées. Nous devons accompagner les transitions vers l’agriculture biologique, aider les jeunes agriculteur.rices à s’installer, interdire les fermes-usines, fixer des prix rémunérateurs, instaurer un protectionnisme solidaire et développer les lycées agricoles publics. Plus que jamais, pour notre avenir en commun, l’agriculture doit s’adapter au système de la nature en nourrissant la population mais aussi ceux qui en vivent !