Le sport peut constituer un apport essentiel au service d’une politique de santé nationale. Les confinements sanitaires de l’an dernier nous l’ont bien signifié, le sport est bénéfique pour le bien-être, le moral, la lutte contre la sédentarité et les maladies chroniques.

Pour conjuguer sport et santé, nous estimions pertinent de porter l’idée d’un développement du sport-santé en France. Nous avions donc repris une proposition du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), à savoir le remboursement du sport sur ordonnance par le régime général de la sécurité sociale pour l’ensemble des 30 affections de longue durée (ALD) pour lesquelles le sport peut être utilisé comme traitement non-médicamenteux. 

En 2017, le candidat Emannuel Macron s’était engagé dans son programme : « Nous rembourserons le coût des licences sportives des personnes atteintes d’affection longue durée qui se sont vues prescrire la pratique d’une activité physique par leur médecin ». Une promesse non tenue donc alors même que cela serait « rentable ». François Carré, cardiologue et médecin du sport, explique lors de son audition au Sénat le 20 janvier 2021 que « la sécurité sociale et la CNAM sont réticentes, car ils n’arrivent pas à voir le bénéfice qu’ils pourraient en tirer. Une petite étude menée sur 56 coronariens, donc des malades chroniques, a montré que l’activité physique pratiquée par un patient ayant fait un infarctus permettait d’économiser près de 352 euros par an. Ramenez ce chiffre aux 140 000 décès d’origine cardiovasculaire par an en France et vous verrez combien le sport peut être profitable aux finances publiques ».

Aussi, le baromètre de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) établit dans sa dernière édition que 28 % des Français déclarent souffrir d’une affection longue durée, et 39 % d’entre eux se sont vu prescrire une activité physique et sportive par un médecin. Mais combien doivent y renoncer faute de moyens ?

On peut également rappeler les bénéfices économiques du sport en matière de santé publique : outre les effets de l’activité sportive sur la productivité au travail (gains potentiel de 4.8 milliards d’euros par an), une étude de 2014 démontre qu’une personne pratiquant du sport de façon régulière, économise entre 65 et 250 euros par an de dépenses de santé, soit 5 milliards d’euros au total.

L’amendement, bien que discuté en hémicycle, a été rejeté.