Les médias doivent constituer des supports essentiels au service de la politique sportive de la nation. Malheureusement, depuis plusieurs décennies, les chaines de télévision font la promotion d’un sport de l’argent, qui fétichise la concurrence, la compétition, la masculinité, aux dépens d’un sport émancipateur, ouvert, tolérant, solidaire entre clubs amateurs et clubs professionnels.
L’arrivée des chaines privées n’a, en outre, pas aidé à la diffusion du sport à destination de tous les publics, puisqu’elles proposent des abonnements à prix souvent prohibitif. Nous avions donc proposé plusieurs amendements allant dans le sens du sport que nous défendons. Ils ont quasi tous été déclaré irrecevables, jugés cavaliers législatifs.
En premier lieu, nous souhaitions instaurer une obligation de parité lors des retransmissions télévisuelles (sur chaines privées et publiques) de grands évènements sportifs, entre sport féminin et sport masculin. En effet, une étude l’Insee publiée en 2017 établissait que « la faible médiatisation du sport féminin peut expliquer la moindre pratique physique ou sportive des jeunes femmes ». Un chiffre pour comprendre l’ampleur du phénomène : moins de 20% du volume horaire des retransmissions sportives à la télévision en 2016 concerne le sport féminin. Il s’agissait ainsi de promouvoir, à la télévision, le sport féminin, afin que les filles et femmes osent faire du sport dans une structure ou hors-club. S’appuyer sur le succès des équipes nationales constitue une stratégie pertinente pour pousser les gens à faire du sport, comme l’ont démontré les hausses d’inscriptions dans les clubs de handball et de football, après leurs championnats du monde respectifs.
En outre, dans une optique de diffusion au plus grand nombre du sport professionnel, et en réponse à l’accaparement croissant des retransmissions sportives des équipes nationales de handball, basket… par des chaines privées, nous proposions d’imposer la retransmission des compétitions impliquant l’équipe nationale d’une fédération délégataire sur une chaine publique. Il est en outre intolérable que des groupes privés conditionnent la diffusion des matches de son club préféré à un abonnement au prix exorbitant. Ces rencontres sportives constituent des moments de partage et de lien social en famille ou entre amis.
Enfin, nous portions une disposition visant à ce que les fédérations sportives agréées par l’Etat puissent fournir aux chaînes de télévision des programmes courts faisant la promotion les valeurs et l’éthique du sport. Tolérance, respect, honnêteté, courage, solidarité, coopération… Il s’agissait de remettre en avant certaines valeurs face à un sport marchandisé à l’extrême qui fétichise la concurrence.
Toutes ces propositions ont été rejetées, voire même pas débattues.
Extraits des débats en vidéo :
Les grands évènements sportifs doivent être accessibles à toutes et tous ! Or, vous privilégiez les intérêts de chaînes privées. #LoiSport #DirectAN pic.twitter.com/NgODjMfYiu
— Michel Larive (@Michel_Larive) March 20, 2021
Moins de 20% du volume horaire des retransmissions sportives en 2016 concernait le sport féminin.
— Michel Larive (@Michel_Larive) March 19, 2021
Nous proposions, dans un amendement qui a été rejeté, d'instaurer 1 parité des retransmissions sportives. La Ministre n'a même daigné donné son avis sur le sujet. #LoiSport #DirectAN pic.twitter.com/cvh4w7z1JA