Informé par les représentants du personnel soignants de la mise à exécution d’un plan de restructuration de l’établissement le 9 avril dernier, j’ai souhaité interpeller le directeur, M. Thieule.

En effet, dans le contexte de crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 que traverse notre pays et le monde entier, je reste assez dubitatif quant à l’urgence de mettre à exécution un projet de restructuration qui suscite une grande opposition et de vives inquiétudes parmi de nombreux soignants. Certes, comme m’en a informé M. le directeur, les démarches ont été engagées avant le 1er janvier et donc avant la crise sanitaire, mais il semble tout de même fort peu opportun de vouloir les mettre en oeuvre dès maintenant.

L’activation du plan blanc bouleverse déjà les habitudes de travail. Je tiens d’ailleurs à saluer le formidable travail des équipes du CHAC. Leur abnégation et leur professionnalisme les ont déjà amené à accepter de fournir des efforts supplémentaires, en renonçant par exemple à des jours de congés.

De plus, la direction semble faire fi des recommandations formulées le mois dernier par le CHSCT, qui estime que la communauté hospitalière doit concentrer son énergie sur la prise en charge et l’accueil des usagers durant la période de crise sanitaire, et que tous les projets en cours doivent être suspendus au moins jusqu’au passage de l’épidémie au stade 4.

Le Ministre des Solidarités et de la Santé a également été explicite sur le sujet, puisqu’il a déclaré le 7 avril dernier : « La totalité des plans hospitaliers sont évidemment suspendus ».

Je mesure la complexité de la situation, mais n’en demeure pas moins persuadé que la poursuite de la mise en oeuvre d’un plan de restructuration n’est pas souhaitable.

Les personnels soignants et d’encadrement sont déjà impactés par les mesures d’austérité mise en place depuis des années par les politiques de santé successives. Aujourd’hui, ils ont besoin d’un maximum d’écoute et de soutien afin de pouvoir exercer en toute sérénité.

Ainsi, je maintien qu’au vu de la situation et des conséquences lourdes qu’entraineront les modifications de l’accord local sur le personnel, malgré l’affirmation contraire de M. le directeur, il serait préférable de reporter ce projet de révision. Ce report devrait être l’occasion d’établir un véritable dialogue social et d’exposer toutes les options possibles en vue de la résolution de ce conflit.