Pour les uns, l’humilité était le maitre-mot, au sortir du deuxième tour des élections régionales et départementales du 27 juin. Pour les autres, dans les rangs du PS et de LR, l’heure était à la satisfaction, malgré la faible base d’inscrit·es sur laquelle nombre de présidents et présidentes sortants ont été réélus.
Illico, on entend Rachida Dati claironner que la France reste ancrée dans des valeurs de droite, les résultats le montrent parfaitement dit elle. A ‘’gauche’’, Olivier Faure consacre le PS comme le socle sur lequel doit nécessairement s’effectuer l’union pour 2022. Pas de quoi fanfaronner pour autant : il n’y a qu’à constater le triste record d’abstention, pour comprendre que, ce que l’on appelle la démocratie représentative est aujourd’hui souffrante.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un système dit représentatif dans lequel les deux tiers de la population ne participe pas à l’élection de ses représentant·es. Et, contrairement à ce que pourraient penser certaines figures et commentateurs politiques qui se plaisent à culpabiliser les abstentionnistes et à les prendre pour des ignorant·es, ce n’est pas parce que quelqu’un s’abstient qu’il n’a rien à dire. Une part importante de l’abstention constatée résulte d’une forme de grève civique. Le vide programmatique lié en partie au fait que la plupart des partis se sont alignés sur les mêmes positions économiques et sociales n’arrange pas les choses. Ces éléments, rappelés par le sociologue Nicolas Framont, doivent nous conduire à rechercher un nouveau souffle démocratique, à ouvrir les voies d’un débat nouveau avec les jeunes, les classes populaires, les habitant·es des territoires ruraux. Nous devons construire une union populaire capable de remporter les élections présidentielles et législatives en 2022, en nous appuyant sur nos convictions républicaines, sociales, écologiques et humanistes.
Comme l’a déclaré Jean-Luc Mélenchon au soir du second tour, une démocratie sans électrices et sans électeurs n’est pas une démocratie. Un tel système n’est pas viable sur le long terme, et en tout cas certainement pas dans l’intérêt général du peuple. C’est pourquoi notre mouvement propose la mise en place d’une VIème République. Nous devons redonner aux gens le goût de la politique et du débat citoyen, consacrer la souveraineté pleine et entière du peuple, et organiser l’intervention populaire. Plusieurs pistes étaient déjà portées par LFI en 2017, dans notre programme l’Avenir en Commun : révocation des élu·es en court de mandat, référendum d’initiative citoyenne, reconnaissance du vote blanc, interdiction du pantouflage des élu·es, etc. Une autre mesure phare qui prendrait tout son sens à l’heure où de nouveaux records d’abstention ont été battus : instaurer un seuil minimal de participation, en deçà duquel une élection ne peut pas être validée.
Oui, nous devons faire preuve d’humilité, la classe politique entière doit faire preuve d’humilité, alors même que les listes arrivées en tête au second tour des régionales ne recueillent guère les suffrages que de 10 à 20% des inscrit·es. Le gouvernement, quoiqu’il dise sur le caractère local et non national de ces élections, doit renoncer à ses réformes mortifères et inégalitaires. Quelle idée saugrenue de relancer la réforme des retraites juste avant la prochaine élection présidentielle ! Nous avons pourtant des raisons d’espérer. Dans notre département de l’Ariège, d’abord, où les militant·es insoumis·es ont su porter avec force une alternative populaire face aux élus PS sortants. En Guyane et à la Réunion, où les forces de gauche sont sorties gagnantes. Au niveau national, lorsque l’on constate l’adhésion puissante aux mesures portées par La France insoumise : augmentation du SMIC, garantie d’emploi, taxe sur les profiteurs de crise, plan d’investissement dans les services publics, retraite à 60 ans, sortie planifiée du nucléaire… Un socle programmatique social et écologique, que nous défendrons avec vigueur lors des prochaines échéances électorales !