Explication de vote sur les crédits budgétaires de la mission Culture du Projet de loi de finances 2022​.

« La culture, variable d’ajustement historique des budgets, considérée « non essentielle » par le Gouvernement pendant la crise sanitaire, souffre cette année encore d’un budget indigent.

Comme de nombreux français, je suis marqué par le mépris dont ont fait l’objet les arts et la culture depuis le début de la crise sanitaire. Dès la réouverture des lieux culturels au public, leur accès est restreint par l’instauration du passe sanitaire. En conséquence, les MJC, les cinémas, les festivals et les bibliothèques ferment leurs portes à toute une partie des usagers. La fréquentation des lieux culturels et artistiques s’effondre à nouveau. Leur survie est en jeu.

Le bleu budgétaire évoque « un budget tourné vers la jeunesse avec la généralisation du pass Culture comme point d’orgue de la démarche d’éducation artistique et culturelle ». Or, comme nous l’avons dénoncé à de multiples reprises, l’éducation artistique et culturelle ne peut se résumer à un bon d’achat ! 

Lors de sa phase d’expérimentation, seulement 100 euros ont été utilisés sur les 500 prévus, principalement vers des livres scolaires et la plateforme de streaming musical Deezer. François Aymé́, président de l’Association française des cinémas d’art et essai indiquait dans une enquête de Médiapart de novembre 2019 que « Le pass, c’est une vision purement consumériste de la culture » et c’est exactement ce que je répète PLF après PLF depuis 2017. 

Vous ne regardez la culture qu’au travers du prisme de la consommation, vous ne l’évaluez qu’à l’aune du flux financier qu’elle génère. La culture, en République, est un bien commun. Elle est l’antidote aux obscurantisme et le vecteur d’émancipation et de lutte contre toutes les discriminations. Le service public de la culture, comme les autres d’ailleurs, ne doit souffrir d’aucun objectif de rentabilité. 

Pour toutes ces raisons, nous voterons contre les crédits budgétaires de la mission « Culture ».